dimanche 19 janvier 2014

Le calmar

Si vous vous promenez l'hiver, à la nuit tombée, sur la digue du port de la Coudoulière, ne soyez pas surpris d'y apercevoir des lueurs furtives. Ce sont celles des lampes utilisées par les pêcheurs pour s'éclairer dans le noir. Que pêchent-ils ? Pas des poissons comme vous auriez pu le supposer, mais des calmars ou encornets, aussi connus sous les noms de chipirons dans le sud-ouest et de tautennes en Provence. La nuit ces mollusques se rapprochent des côtes et suivent les bancs de petits poissons telles les sardinelles qu'ils pourchassent jusque dans le port. On peut alors apercevoir leur long corps fuselé passer sous les barques amarrées le long du quai et s'emparer des poissons brillants sous les lumières des lampadaires.

Calmars capturés avec des leurres flottants
Les calmars sont des espèces pélagiques vivant en bancs, mais on peut apercevoir des individus isolés près des endroits rocheux avec de grandes failles où ils viennent s'abriter. En pêche sous-marine, au cours de mes nombreuses sorties sur la Côte Bleue, je n'en ai capturé que trois, toujours en automne et de mêmes tailles que celui pris par Pascal en mars 2007... c'est dire que les calmars sont peu communs dans la journée. Ce sont de grands prédateurs qui se nourrissent de petits poissons (sardines, joels, chinchards, maquereaux, mulets...) et qui peuvent faire preuve de cannibalisme en s'attaquant à des congénères de taille inférieure ! Les calmars qui se pêchent chez nous pèsent entre 300 et 700 g et peuvent atteindre 3 kg.
Leurres pour la pêche aux calmars
Le corps des calmars se compose d'un thorax ou manteau doté de deux nageoires latérales et d'un céphalothorax composé de la tête avec deux yeux et dix tentacules disposés autour de deux mandibules en forme de bec de perroquet. Rappelez vous l'article précédent sur le poulpe qui comporte huit tentacules munis de ventouses. Le calmar en possède le même nombre, plus deux longs tentacules dont seules les extrémités sont garnies de ventouses et qui lui servent à capturer ses proies. Contrairement à la seiche qui renferme un os blanc que les oiseleurs affectionnent, le calmar possède dans le manteau une plume interne composée de chitine analogue à celle rencontrée dans la coquille des mollusques. Comme les deux céphalopodes déjà cités, les calmars possèdent aussi une poche contenant une espèce d'encre projetée en cas de danger.

Autres leurres pour la pêche aux calmars
Pour les capturer, les pêcheurs utilisent des leurres en forme de petits poissons argentés ou fluos, peu importe, pourvu qu'ils captent les reflets de la lune ou des lumières portuaires. Ces leurres terminés par deux couronnes de crochets sont fixés à un mètre d'un gros bouchon de liège ou encore mieux après un bouchon lumineux censés les attirer davantage. Il suffit de lancer le leurre et de ramener doucement au moulinet pour simuler un poisson nageant, en espérant qu'un calmar prenne ses deux longs tentacules dans les crochets du leurre à lancer. Les pêcheurs à bord d'un bateau utiliseront des leurres (calamarettes) ou des turluttes plombées comme pour les seiches.

Calmar farci
Contrairement à une idée reçue (possible confusion avec la cuisson du poulpe), moins vous cuisez le calmar, mieux cela est ! Mon plat préféré, c'est le calmar farci dont vous obtiendrez la recette en cliquant sur le lien ci-dessous :


Un pur régal ! Alors bon appétit, et au prochain article sur les céphalopodes, en l'occurrence la seiche.

2 commentaires:

  1. Le calmar farci aux épinards, c'est aussi une excellente recette, mais celle du site est très bien. Sûr qu'après, on n'a plus faim... mais quel régal !

    RépondreSupprimer
  2. Excellent ton blog, j'apprends beaucoup de choses. Maman farcit le calmar au riz, c'est super bon. Ma belle-mère, à la viande, très bon également.... et mon beau père le faisait comme ton épouse.

    RépondreSupprimer